La réforme fiscale proposée par François Bayrou, incluant la suppression des réductions d’impôt pour les frais de scolarité des élèves du secondaire, suscite des débats.
Un bénéfice fiscal peu connu par de nombreux parents, la réduction d’impôt pour les frais de scolarité des collégiens et lycéens, est sur le point d’être éliminé dans le budget de 2026. D’après le journal Les Échos, François Bayrou a transmis plusieurs propositions inattendues à Sébastien Lecornu dans le cadre du projet de loi de finances (PLF), avant même le vote de confiance, y compris cette suppression spécifique.
Cette réduction d’impôt, mise en place en 1993, permet aux parents une diminution de 61 euros pour un collégien, 153 euros pour un lycéen, et jusqu’à 183 euros pour un étudiant du supérieur. Toutefois, elle fait l’objet de critiques depuis longtemps. En 2013, Jean-Marc Ayrault avait déjà suggéré de l’abolir au niveau collège et lycée, arguant qu’elle « ne profitait qu’aux familles imposables sans produire d’effet structurant ».
Un avantage fiscal principalement pour les hauts revenus
Un rapport d’octobre du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO), associé à la Cour des comptes, a révélé que cette réduction d’impôt bénéficiait surtout « aux tranches supérieures de revenus, contrairement à l’allocation de rentrée scolaire ». « Les 30% des ménages avec les revenus les plus élevés captent 66 % des bénéfices pour le collège, 67 % pour le lycée et 75 % pour l’enseignement supérieur. »
« Cette concentration est due au mécanisme même de la réduction d’impôt, qui ne s’adresse qu’aux foyers imposables, et à un phénomène probable de non-recours », expliquait le Conseil des prélèvements obligatoires dans son rapport. « Cette concentration, ajoutée à l’absence d’effet incitatif et au montant modeste de la réduction, justifie son abolition », concluait le CPO.
Des frais de scolarité déjà faibles
En octobre également, un amendement proposé par quatre députés du groupe Horizons à l’Assemblée nationale demandait encore la suppression de ce dispositif, « peu connu de nos concitoyens » et dont « l’efficacité est discutable ». « Il s’agit d’une réduction d’impôt et non d’un crédit d’impôt, elle ne cible donc que les ménages imposables », argumentaient les députés.
« En outre, cette réduction d’impôt subventionne une partie des coûts annuels des frais de scolarité du secondaire et du supérieur, alors que les frais d’inscription sont extrêmement bas par rapport aux dépenses moyennes par élève prises en charge par la collectivité », soutenaient-ils, « le coût supporté par les familles représentant moins de 2 % du coût total ».
Économies de 224 millions d’euros
Le rapport du CPO indique que ce dispositif profite à 2,45 millions de foyers pour un coût moyen de 183 euros par foyer, représentant un coût total de 450 millions d’euros pour les finances publiques, selon l’organisme. Cependant, ce chiffre inclut la réduction pour les étudiants du supérieur, que le projet de loi de François Bayrou ne remet pas en question, selon Les Échos.
Pour les collégiens et lycéens uniquement, les réductions d’impôts ont coûté 224 millions d’euros aux finances publiques en 2025, rapporte le journal économique. Il reste à voir si le gouvernement de Sébastien Lecornu adoptera cette mesure. « Nous ne ferons aucune déclaration tant que le Premier ministre n’aura pas terminé ses consultations », a déclaré son cabinet, interrogé par Les Échos.
Marius Bocquet
Articles similaires
- Budget en crise : le Sénat cible les agences et opérateurs de l’État !
- Découvrez les stratégies clés de la Cour des comptes pour booster le CNRS : Attractivité en jeu!
- Sénat 2026 : Découvrez le projet audacieux pour réduire le budget!
- Bercy face au chaos des prévisions: les solutions chocs du député Lefèvre
- Bayrou fixe un ultimatum de deux mois pour son nouveau plan budgétaire: Détails ici!

Claire Leblanc est analyste économique passionnée par les tendances financières. Elle décode pour vous les enjeux du marché européen avec des analyses claires et accessibles.
