Bernard Arnault critique la Taxe Zucman : Risque majeur pour l’économie française?

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Par : Claire Leblanc

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Le leader de LVMH, plus riche français, critique sévèrement l’économiste Gabriel Zucman, qu’il traite de « pseudo-académique » et d’« activiste d’extrême gauche ». Ce dernier réplique que Bernard Arnault devrait aborder le débat « dans le respect de la vérité et des faits ».

La controverse concernant l’impôt Zucman, qui cible les fortunes excédant 100 millions d’euros, a escaladé ce week-end. Bernard Arnault, à la suite de plusieurs chefs d’entreprise, a exprimé son opposition ferme au projet dans une déclaration parue samedi dans le Sunday Times.

Le directeur général de LVMH a critiqué « une atteinte manifeste à l’économie française », accusant Gabriel Zucman de mettre « au profit de son idéologie une compétence académique douteuse ». L’homme d’affaires, dont la fortune est évaluée à 154 milliards de dollars par Forbes, a souligné qu’il est « sans doute le plus grand contribuable en son nom propre et parmi les plus importants via ses entreprises ».

Le Medef craint « un acte de spoliation »

Destinée à imposer à 2 % annuellement les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, cette taxe toucherait environ 1 800 ménages fiscaux et pourrait générer près de 20 milliards d’euros, d’après ses défenseurs. Néanmoins, elle est vivement critiquée par les milieux d’affaires. Patrick Martin, président du Medef, redoute « un acte de spoliation » qui pourrait nuire à certaines entreprises, en particulier dans le secteur technologique. Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, considère cela comme une limite « suicidaire pour notre économie ». Nicolas Dufourcq, directeur de Bpifrance, la trouve « absurde » et la qualifie de résultat d’« une jalousie typiquement française ».

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À gauche, l’impôt Zucman est vu comme un moyen de justice fiscale et de réduction du déficit. « Ce qui ruine notre économie et notre société, c’est le manque de patriotisme fiscal des ultra-riches », a déclaré Olivier Faure, premier secrétaire du PS, répondant à Bernard Arnault. Il existe également des voix plus modérées dans le monde des affaires, comme celle de Pascal Demurger, coprésident d’Impact France, qui soutient la nécessité d’une contribution accrue des grandes fortunes tout en préconisant des ajustements.

Samedi, Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a déclaré qu’il était nécessaire de « solliciter davantage les grandes fortunes » pour élaborer le budget 2026, tout en rejetant la version actuelle de l’impôt Zucman.

Réponse de Zucman

Dimanche, l’économiste a affirmé que Bernard Arnault devrait orienter le débat « dans le respect de la vérité et des faits ».

« On peut diverger sur le fond, et M. Arnault a le droit, comme tout citoyen, d’avoir des opinions. Cependant, cette discussion doit se dérouler dans le respect de la vérité et des faits », a indiqué l’économiste, interrogé par l’.

« M. Arnault critique à tort mes qualifications professionnelles en me taxant de pseudo-compétence universitaire. Avec l’émergence du trumpisme, j’ai observé cette tendance à dénigrer le savoir et la recherche aux États-Unis », a prévenu Gabriel Zucman. L’économiste a également précisé qu’il n’était pas en contact avec le Premier ministre français Sébastien Lecornu. Sa proposition fiscale est au cœur des discussions qu’il mène avec les partis politiques pour préparer le futur budget.

Gabriel Zucman a répondu dès samedi au patron de LVMH sur X : « J’ai été très surpris par la nature caricaturale de vos attaques. Vos commentaires me visant sortent du domaine du rationnel et sont infondés », a-t-il regretté. « Je n’ai jamais été militant d’aucun mouvement ni membre d’aucun parti. Mon unique activité est celle de chercheur et d’enseignant », a-t-il ajouté, lui qui enseigne à la prestigieuse École normale supérieure et à l’université de Berkeley.

valdeuropeinfos.fr

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